L'ESCRIME A TRAVERS LES ÂGES
Petite histoire de l'escrime, du glaive au fleuret électrique....
L’escrime existe depuis toujours, ou presque. Dès que l’homme a su travailler le bois puis le fer, il a fabriqué des armes pour se défendre et survivre. Beaucoup de civilisations ont donc intégré l’apprentissage du maniement des armes et l’étude de l’escrime dans leurs principes fondamentaux.
La plus ancienne manifestation de la pratique de l’escrime remonte à 1190 avant Jésus-Christ. Une compétition est représentée sur un bas-relief du temple de Médinet-Abou, construit en Haute-Egypte par Ramsès III. Tous les détails figurent sur ce bas-relief : les armes sont mouchetées, certains escrimeurs portent un masque. Le pays où la tradition de l’escrime remonte le plus loin est la Chine. Vingt sept siècles avant J.C., les Chinois connaissaient déjà parfaitement le maniement des armes et notamment du sabre. Plus tard, vingt-deux siècles avant J.C., des écoles d’armes étaient créées en Assyrie. C’est de là que partit la légende des Amazones, réputées des guerrières implacables.
En Grèce aussi, l’escrime est l’une des sciences les plus anciennes et, bien sûr, à Rome dont les gladiateurs en faisaient, malgré eux, un spectacle. De leur côté, les Gaulois se battaient à l’aide d’épées très lourdes qu’il fallait tenir à deux mains.
Au Moyen-Age, l’escrime devint, outre son aspect militaire, une occupation pour la noblesse. C’est ainsi que les tournois furent créés. Cela permit de développer la technique des armes.
Puis les duels devinrent à la mode jusqu’à l’apparition des armes à feu.
C’est en Espagne, au début du XVe siècle, que l’escrime moderne prit son essor mais ce sont les italiens qui, les premiers, mirent de l’ordre dans les principes de l’escrime.
Avec notamment Antonio Manicolino qui, en 1531, publie un ouvrage qui répertorie trois positions de la main en garde, ou Ridolfo Capo Ferro di Cagli, de Sienne, qui détermine en 1610 six gardes.
L’école française d’escrime naît officiellement en 1567, année ou Charles IX autorise la création de l’Académie des maîtres d’armes.
Pendant des dizaines d’années, les armes se perfectionnent pour aboutir à l’apparition du fleuret au milieu du XVIIe siècle, appelé ainsi car il est moucheté comme une fleur.
Dans les deux siècles suivants, le fleuret fera faire des progrès considérables à la technique de pointe. L’école française dépassera l’école italienne et publiera toutes sortes de traités sur la technique : dégagements, parades, bottes ou ripostes. L’ouvrage le plus complet paraît en 1766 : « le traité de l’art des armes » de Guillaume Danet ; il est considéré comme le départ de la théorie de l’escrime française moderne.
Après Danet, de nombreux maîtres de talent établiront de façon définitive tout au long du XIXe siècle les principes théoriques de l’escrime tels que nous les connaissons encore aujourd’hui.
L’escrime opère sa mutation vers le sport à la fin du XIX siècle. En 1870, des matinées d’escrime sont organisées à l’Elysée. C’est également l’époque des défis entre maîtres italiens et maîtres français, des matches de gala qui remplissent théâtres ou stades. C’est l’époque de Gaudin, le Français, contre Gaudini, l’italien. En France, le premier tournoi se déroule le 15 janvier 1893 ; il s’agit d’une compétition entre amateurs de plus de vingt ans organisée par la société d’encouragement à l’escrime. Le vainqueur est un officier de cavalerie nommé Demouchy. Un match international franco-italien est ensuite officiellement organisé, mais le jury, composé à parité de Français et d’Italiens, ne put jamais départager les concurrents et le match fut annulé. Le premier Championnat de France de fleuret amateurs est organisé en 1897 ; un certain Louradour en est le premier lauréat, ce championnat devenant ensuite annuel.
Mais l’escrime fait sa grande entrée dans le concert sportif international en étant inscrit au programme des premiers Jeux Olympiques de 1896. Quatre pays et treize escrimeurs participent aux épreuves de fleuret et de sabre individuels. Les jeux de Paris en 1900 rassemblent 156 escrimeurs appartenant à sept nations mais 141 participants sont des Français… Depuis, le nombre de représentants par pays a été limité. C’est l’apparition de l’épreuve d’épée. les Français raflent trois médailles au fleuret, deux en épée et deux au sabre.
Pas de fleuret en 1908 car Français et Italiens n’ont pas pu se mettre d’accord sur le déroulement de l’épreuve et apparition de la compétition par équipes. En 1912, les organisateurs des Jeux de Stockholm veulent modifier les règles de la surface valable au fleuret. C’est la grogne du côté des deux grandes écoles européennes et un besoin d’unification se fait sentir. C’est ainsi que naît la Fédération Internationale d’Escrime le 29 novembre 1913.
Ensuite, tout s’enchaîne. création des championnats d’Europe en 1921. Définition de la surface valable au fleuret qui exclut les membres et la tête en 1923. Apparition du fleuret féminin aux jeux de 1924. Première utilisation de l’appareillage électrique à l’épée en 1933. Les championnats d’Europe se transforment en championnats du monde en 1936. Des championnats du monde des moins de vingt ans sont créés en 1955. Le fleuret électrique est adopté aux championnats du monde en 1955.
La Coupe du monde dans chaque arme est officialisée en 1972. Le sabre électrique est utilisé depuis 1986.
Apparition officielle de l’épée féminine
aux championnats du monde en 1989.